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Libération

Justice en demi-teinte pour de Menezes

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Royaume-Uni . Pris pour un kamikaze, le Brésilien avait été abattu par la police.
publié le 16 décembre 2008 à 6h51

L'enquête sur l'une des pires bavures de l'histoire de Scotland Yard s'est finalement conclue sur un verdict en demi-teinte. La mort du jeune Brésilien Jean Charles de Menezes, tué en juillet 2005 par des policiers après avoir été confondu avec un terroriste kamikaze, n'était pas un «meurtre», mais n'était pas non plus justifiée par une quelconque «légitime défense» des agents antiterroristes. Ainsi en a décidé un jury populaire après plusieurs semaines d'une «enquête judiciaire» qui n'était cependant pas un procès pénal, puisque les services du parquet de la Couronne avaient depuis longtemps renoncé à des poursuites judiciaires nominales contre les policiers.

En dépit du manque d'accusés, de fait, l'enquête a permis aux jurés d'avoir accès à tous les dossiers, toutes les archives, ainsi qu'aux témoignages directs des agents impliqués. «Je suis responsable de la mort d'un homme innocent. C'est une chose avec laquelle je vais devoir vivre pour le restant de ma vie», a ainsi avoué devant le jury l'un des deux policiers qui ont vidé leurs chargeurs dans la tête du Brésilien de 27 ans, un immigré qui travaillait comme électricien à Londres.

Même si la conclusion de l'enquête n'aura pas de conséquences pénales, la décision de rejeter la «légitime défense», donc de ne reconnaître aucune circonstance atténuante pour Scotland Yard, a contenté la famille de Jean Charles de Menezes. «Mais l'image de la police anglaise en a souffert et j'espère qu'il