Alois Mannichl ne fait pas partie de ces flics qui dirigent une opération depuis leur voiture ou leur bureau… Le chef de la police de Passau est connu pour son engagement sur le terrain, et pour son combat contre l'extrême droite. Samedi, Alois Mannichl est attaqué au couteau, à son domicile. L'agresseur ne rate le cœur que de quelques centimètres. Les enquêteurs privilégient aussitôt la piste néonazie. L'agresseur, avant de s'enfuir, salue le policier «de la part de la résistance nationale», traitant le fonctionnaire de «sale cochon de flic de gauche».
Sous le choc. La vie du policier n'est plus en danger mais l'Allemagne est sous le choc. C'est la première fois en effet que l'extrême droite s'attaque directement à un représentant de l'Etat en dehors du cadre de ses fonctions. «Le néonazisme prend ainsi une nouvelle dimension, estime le politologue Oskar Niedermayer. Non pas en raison de la brutalité des faits, mais parce que c'est la première fois que l'extrême droite ne s'attaque pas à sa "cible" traditionnelle, les étrangers ou l'extrême gauche… Le fait d'attaquer un représentant de l'Etat avec la claire intention de le tuer est quelque chose de nouveau. L'attentat contre le policier de Passau montre qu'on assiste à une radicalisation de la scène néonazie.»
Alois Mannichl se savait menacé. Depuis plusieurs mois, les sites d'extrême droite attisaient ouvertement la haine contre lui. Le 26 novembre à Passau, les hommes de Mannichl étaient p