Ce n’est même pas une revendication en trompe-l’œil, à peine une fausse piste. Rien n’y sonne juste. A l’évidence, l’auteur du texte qui exige le retrait des troupes français en Afghanistan ne sait rien de ce pays et ne connaît pas davantage les insurgés et la mouvance radicale islamiste.
Formule rituelle. Il est arrivé aux chefs islamistes afghans de menacer directement la France, qui a engagé environ 2 800 soldats dans leur pays. Le 17 novembre, dans «un message aux Français», enregistré sur vidéo, le commandant Farouq Akhundzadeh avait affirmé qu'une «réaction se fera entendre dans Paris» si les Français ne se retirent pas d'Afghanistan.
Mais cette fois pas la moindre référence religieuse dans la lettre adressée à l'Agence France Presse, alors que celles-ci maillent les communiqués des talibans et de leurs affidés. L'islam étant leur référence absolue, la seule source de légitimité pour les combattants, le texte aurait dû au moins mentionner une formule rituelle. Hormis les partis communistes et d'extrême gauche afghans, opposés aux talibans, toutes les formations afghanes, même les moins religieuses, se sont qualifiées d'«islamiques».
Milliardaire. Même la référence à l'Afghanistan n'est pas pertinente puisque les rebelles ne se battent pas au nom d'un principe nationaliste mais d'une utopique Oumma, la grande nation islamique. Quant à l'expression «vos grands magasins de capitalistes», elle serait anachronique si elle émanait de gr