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Analyse

UE : Sarkozy consacre les grands

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La présidence française, marquée par les crises, consacre le retour d’une Europe des Etats active et dominée par un petit groupe de pays.
publié le 17 décembre 2008 à 6h51

Beaucoup de mots et d’esbroufe, des gestes symboliques forts mais une Union européenne où la domination des grands Etats s’affirme désormais sans complexe. Président en exercice du Conseil européen des chefs d’Etat et de gouvernement, Nicolas Sarkozy a su surfer sur les crises qui ont déferlé sur l’Union pour lui imposer sa marque. En un semestre, l’Europe a, de fait, pris conscience à l’occasion des crises russe, financière et économique, qu’elle était capable d’être une puissance à même d’exercer un leadership pour peu qu’elle sache rester unie.

Pourtant, tout avait mal commencé : après le non irlandais du 12 juin au traité de Lisbonne, l’Union semblait devoir rester aux abonnés absents en attendant de trouver une solution à cette énième crise institutionnelle. Dans ce contexte, l’agression russe en Géorgie, le 8 août, puis le tsunami bancaire suivi du choc de la récession auraient dû, en bonne logique, profondément diviser les Européens, chacun privilégiant le chacun pour soi et ses intérêts nationaux à court terme. Le plan de lutte contre le changement climatique, en particulier, aurait dû être enterré, celui-ci imposant de lourds sacrifices à des économies déjà exsangues. Le «volontarisme» du chef de l’Etat français a conjuré le pire.

«Numéro de téléphone». «Ce qui empêche la prise de décision, c'est le manque de courage», a-t-il affirmé devant le Parlement européen. Francis Wurtz, le président du groupe communiste, a ainsi rendu hommage au «style assez