Condamné à la prison à vie ce jeudi, le colonel Théoneste Bagosora va faire appel. C'est Raphaël Constant, l'avocat de celui qui est considéré comme le «cerveau» du génocide rwandais de 1994, qui l'a annoncé.
Bagosora et deux autres anciens officiers de l'armée rwandaise ont été condamnés à la perpétuité pour «génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre» par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), siégeant à Arusha en Tanzanie.
La chambre a en revanche acquitté un quatrième coaccusé, le brigadier général Gratien Kabiligi, et a «ordonné sa remise en liberté immédiate». Contre les trois autres, elle n'a toutefois pas retenu le chef d'«entente en vue de commettre un génocide». Jusqu'à ce jour, aucun accusé du TPIR n'a été reconnu coupable de ce crime, pourtant plaidé dans presque toutes les affaires.
Le chef d’entente en vue de commettre le génocide n’a pas été retenu
«Je constate quand même que le chef d'entente en vue de commettre le génocide n'a pas été retenu. C'est ce qui est important. Le fait de ne pas retenir l'entente, c'est une remise en cause de toute l'historiographie du Rwanda», a affirmé Me Constant.
Selon l'accusation, le colonel Bagosora, un Hutu de 67 ans et directeur de cabinet au ministère de la Défense en 1994, avait annoncé l'année précédente, en claquant la porte des négociations avec la rébellion tutsi du Front patriotique rwandais (FPR, aujourd'hui au pouvoir à Kigali)