«L'histoire de l'Afrique du Sud ne sera plus jamais la même !» C'est sur cette promesse emphatique que l'ex-dirigeant de l'ANC et ancien ministre de la Défense, Mosiuoa «Terror» Lekota, a clos, mardi, la cérémonie de baptême du Congrès du peuple (Cope). Parmi les 4 000 délégués réunis à Bloemfontein pour lancer le nouveau parti, qui brise le monolithe de l'ANC, beaucoup portaient des tee-shirts à l'effigie de Thabo Mbeki, l'ancien président déchu. Tous ne sont pas, comme les qualifie l'ANC, des «perdants amers», ayant refusé l'éviction de l'ancien chef d'Etat, en septembre.
«Scorpions». A Bloemfontein, les jeunes qui reprochent au parti au pouvoir d'être resté un «mouvement de libération» englué dans la rhétorique des années de combat, étaient nombreux. «Nous avons besoin d'une nouvelle culture politique», a déclaré Lekota, qui a invité ses ouailles à ne plus s'appeler «camarades». Mais les délégués ont repris les vieux chants révolutionnaires, faute de mieux.
«Le Cope se définit surtout contre l'ANC, mais il n'a pas encore de profil clair», constate Jihan el-Tahri, une réalisatrice franco-égyptienne de documentaires politiques, venue à Bloemfontein achever un film sur l'ANC. Jusqu'à présent, le Cope a surtout insisté sur le respect de la Constitution. Il accuse Zuma, probable futur chef de l'Etat et toujours passible d'une inculpation pour corruption, d'être une menace pour l'indépendance de la justice. La semaine dernière, le procure