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Analyse

Pavillon international hissé contre les pirates

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Alors que trois navires ont été détournés hier, une résolution de l’ONU autorise la chasse aux pirates jusque sur le sol somalien.
publié le 18 décembre 2008 à 6h51

Les pirates attaquent, les Nations unies haussent le ton et les grandes marines de guerre se déploient au large de la Somalie, ou envisagent, comme la Chine, de le faire. Durant la seule journée de mardi, trois bateaux ont encore été détournés, a-t-on appris hier : un cargo turc, un remorqueur malaisien et un yacht avec deux personnes à bord. Par ailleurs, une intervention des forces internationales présentes dans la zone a permis de déjouer une attaque contre un bateau chinois, le Zhenhua 4, et ses 30 membres d'équipage.

Au vu des chiffres, une question s'impose : la lutte contre la piraterie est-elle une mission impossible ? La zone à surveiller est immense : 2 millions de km2, soit quatre fois la superficie de la France. Les pirates, souvent d'anciens pêcheurs, agissent jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres du rivage - leur «record» est de 800 kilomètres. Ils utilisent des «bateaux mères», qu'ils ont volés à des armateurs et à partir desquels ils lancent leurs raids éclairs (un quart d'heure) sur de frêles esquifs, armés de lance-roquettes et de fusils d'assaut.

Pacifique. Depuis le début de l'année, environ 150 attaques ont été signalées, soit une tous les deux jours, et 42 ont été couronnées de succès pour les pirates. Aujourd'hui, 14 bateaux et 240 marins sont retenus en otage. Des chiffres à rapporter aux 20 000 navires qui transitent par ces eaux chaque année. Les affaires se résolvent en général de manière très pacifique par la remise d'un