Le gouvernement du conservateur Costas Caramanlis ressemble à un radeau à la dérive alors que les manifestations continuent, plus de deux semaines après la mort d'Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par balle par un policier. Hier matin, le Premier ministre grec a fait adopter par le Parlement un budget 2009 que beaucoup étiquettent comme de la «poudre aux yeux». Il a été voté de justesse à l'aube après une longue séance particulièrement houleuse. Dénoncé par la gauche comme «antipopulaire», ce budget vise à réduire les dépenses pour faire face à une dette publique, qui représente plus de 93 % du PIB. Le pays doit payer 12 milliards d'euros en 2009 pour sa dette, soit 19 % de ses recettes et près de 5 % de son PIB.
«Impasses». «Ce budget est porteur de désespoir et de détresse pour les citoyens. Attachés de façon aveugle aux dogmes libéraux, vous avez augmenté les impôts, vous avez réduit les investissements publics, vous avez oublié les Grecs. Aujourd'hui, vous cuisinez les chiffres du chômage et vous vous cachez derrière la crise internationale pour justifier toutes les impasses tragiques du pays», a taclé Christos Papoutsis, rapporteur général du Pasok (socialiste, opposition) au Parlement. Un renfort inattendu à cette analyse a été apporté par Nikos Garganas. Libéré de son obligation de réserve, cet ex-dirigeant de la Banque de Grèce est sans pitié : «Le pays paie cher les jeux politiques. L'heure est venue de payer la facture pour t