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Libération
ANALYSE

La Guinée à la merci de l’armée

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Dès l’annonce du décès du chef de l’Etat, un putsch a été tenté à Conakry. Le pays est entre les mains des militaires.
Véhicules militaires traversant la foule dans les rues de la capitale guinéenne Conakry. Les militaires auteurs d'une tentative de coup d'Etat en Guinée se sont engagés mercredi à tenir des élections en décembre 2010. /Photo prise le 23 décembre 2008/REUTERS (Reuters)
publié le 24 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 24 décembre 2008 à 6h51)

Comme son prédécesseur, Sékou Touré, le général Lansana Conté est mort, lundi, sans avoir désigné de dauphin. En 1984, ce vide au sommet avait suscité un coup d’Etat au bout de quelques jours. Cette fois, il n’a fallu que quelques heures avant que la Guinée ne plonge dans la confusion.

En annonçant à la télévision la nouvelle de la mort du président, divulguée au beau milieu de la nuit, les autorités ont appelé la population au calme. Si les Guinéens ont prudemment vaqué à leurs occupations hier, l'armée, elle, n'a pas tardé à afficher ses divisions. En début de matinée, un capitaine, chargé officiellement de l'approvisionnement en carburant de l'armée, a annoncé à la radio «la dissolution du gouvernement, des institutions républicaines et de la Constitution». Le capitaine Moussa Dadis Camara appelait également les ministres à se rendre dans une caserne de Conakry pour leur «sécurité». Mais, un peu plus tard, le chef d'état-major assurait que les putschistes étaient «minoritaires» et que la situation était sous contrôle. Hier soir, alors qu'aucune violence n'était à déplorer, l'incertitude était toujours de mise.

Aval. La tournure prise par les événements montre où se situe le vrai pouvoir à Conakry. D'un point de vue constitutionnel, c'est le président du Parlement qui est censé assurer l'intérim avant l'organisation de nouvelles élections, sous soixante jours. En réalité, rien ne se fera sans l'aval de l'armée. «La transition d