Comme son prédécesseur, Sékou Touré, le général Lansana Conté est mort, lundi, sans avoir désigné de dauphin. En 1984, ce vide au sommet avait suscité un coup d’Etat au bout de quelques jours. Cette fois, il n’a fallu que quelques heures avant que la Guinée ne plonge dans la confusion.
En annonçant à la télévision la nouvelle de la mort du président, divulguée au beau milieu de la nuit, les autorités ont appelé la population au calme. Si les Guinéens ont prudemment vaqué à leurs occupations hier, l'armée, elle, n'a pas tardé à afficher ses divisions. En début de matinée, un capitaine, chargé officiellement de l'approvisionnement en carburant de l'armée, a annoncé à la radio «la dissolution du gouvernement, des institutions républicaines et de la Constitution». Le capitaine Moussa Dadis Camara appelait également les ministres à se rendre dans une caserne de Conakry pour leur «sécurité». Mais, un peu plus tard, le chef d'état-major assurait que les putschistes étaient «minoritaires» et que la situation était sous contrôle. Hier soir, alors qu'aucune violence n'était à déplorer, l'incertitude était toujours de mise.
Aval. La tournure prise par les événements montre où se situe le vrai pouvoir à Conakry. D'un point de vue constitutionnel, c'est le président du Parlement qui est censé assurer l'intérim avant l'organisation de nouvelles élections, sous soixante jours. En réalité, rien ne se fera sans l'aval de l'armée. «La transition d