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Libération

Rome, ville ouverte à l’autorécupération

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Logement . Vivere 2000 pousse à la transformation des squats.
par Andrea Paracchini
publié le 24 décembre 2008 à 6h51

A Rome, chaque immeuble a une histoire à raconter. Celle de l'ex-couvent de la place Sonnino, au cœur du Trastevere, compte une nouvelle page depuis que 200 sans-logis ont occupé le site abandonné, le 14 juillet 1989. «C'était notre Bastille», explique Renato Rizzo, membre de l'association Unione inquilini (1), union des locataires, qui a encadré l'opération. «Mais cette situation d'illégalité ne nous convenait pas et nous avions pour objectif politique de transformer le squat en un vrai HLM.»

«Rénovation».Début 1990, il crée la coopérative Vivere 2000 avec douze familles désireuses de rester dans l'immeuble. Ensemble, elles mènent des travaux de rénovation pendant plusieurs années sans attendre la régularisation. «Comme elles n'avaient pas d'argent, elles ont tout fait avec des matériaux de récupération», précise Rizzo.

La démarche de Vivere 2000 convainc les politiques qui reconnaissent son aspect innovant : en 1998, le Conseil régional du Lazio (Rome) approuve une loi sur «l'autorécupération» des immeubles publics abandonnés. «Aux coopératives de sans-logis est confiée la récupération des immeubles de propriété publique en état d'abandon», explique Salvatore Bonadonna, rapporteur de la loi, qui a permis d'ouvrir onze chantiers de ce genre en 2005, pour la création de 182 logements. Quant à l'ex-couvent, la mairie travaille depuis 2007 au ravalement et à la rénovation des parties communes suivant le projet défini par les habitants. <