Sur la piste de l’aéroport de Manas, au Kirghizistan, à quelques mètres des avions civils, s’alignent les engins militaires de l’US Air force. Au cœur de l’Asie centrale, Manas est une base militaire américaine, implantée fin 2001 pour soutenir logistiquement l’intervention en Afghanistan. Plus loin, repose un avion ravitailleur C135 aux couleurs de l’Hexagone, avec 35 militaires français à son service. Ce petit contingent travaille pour la Coalition, comme le gros des troupes françaises stationnées à Kaboul ou Kandahar.
«En renfort». Dans l'imposant dispositif déployé autour de l'Afghanistan, le C135 est une véritable pompe à essence volante pour les avions en opération au-dessus du territoire afghan.«Nous sommes là en renfort des avions ravitailleurs américains. Nous survolons le Tadjikistan et arrivons par le nord en Afghanistan, explique le lieutenant-colonel Buisson, à Manas. De là, nous ravitaillons tout le monde, les Américains, les Espagnols, les Néerlandais, les Français…» L'avion vole six heures par jour, six jours sur sept. Pilotes et mécaniciens, rassemblés au sein de l'escadron aérien d'Istres, dans le sud de la France, se relaient au Kirghizistan tous les mois et demi. «Nous sommes complètement intégrés à la Coalition. Même s'ils sont validés par les Français, nos ordres viennent directement des Américains, depuis leur base au Qatar», poursuit le lieutenant-colonel.
Dans la vie quotidienne de la base, ce sont aussi les Américains qui c