Chaque nuit à Moscou, des immigrés sont agressés, blessés et souvent tués par des bandes racistes. La première semaine de décembre, au moins quatre étrangers, coupables d’avoir la peau et le cheveu un peu trop foncés, ont été assassinés dans la capitale russe.
Revendication. Mercredi, sept à huit skinheads ont attaqué un balayeur ouzbek de 22 ans à coups de couteau, jusqu'à ce que mort s'ensuive. Dimanche, deux corps étaient retrouvés, dans deux quartiers de Moscou : celui d'un jeune Azéri de 20 ans et celui d'un étudiant kazakh de 18 ans, tué à coups de couteau dans le ventre. La veille, c'était un Tadjik retrouvé mort… Quelques jours auparavant, une soi-disant «Organisation de combat des nationalistes russes» avait décapité un autre jeune Tadjik, jeté sa tête dans une poubelle et envoyé une lettre de revendication, menaçant les dirigeants russes du même sort : «Fonctionnaires, si vous ne commencez pas à expulser les noirauds, nous nous vengerons sur vous de leurs crimes !» Au moins 87 étrangers ont ainsi été assassinés cette année, dénombre Sova, une ONG qui tente le recensement de toutes les attaques racistes en Russie (368 comptées cette année). En 2007, Sova avait recensé 86 morts et 600 attaques. Une grande partie des agressions n'est même pas comptabilisée.
«Le nombre réel de tués est peut-être le double de nos chiffres. Mais, cette année, le nombre d'attaques semble bien en augmentation», souligne Alexandre Verkhovski, expert