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Libération

Herman Van Rompuy, Premier ministre malgré lui

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Belgique. Le chrétien-démocrate flamand a accepté de conduire le pays, en crise récurrente.
publié le 30 décembre 2008 à 6h51

C'est l'histoire d'un homme qui ne voulait pas être Premier ministre et qui va le devenir, à son corps défendant. C'est celle de Herman Van Rompuy (prononcez «Romepeuille»), 61 ans, président de la Chambre des députés, désigné par le roi Albert II, dimanche soir, comme «formateur» d'un nouveau gouvernement belge, après la démission avec perte et fracas, le 19 décembre, de Yves Leterme, neuf mois après sa nomination. En règle générale, cette étape précède l'installation au «16 rue de la Loi», le Matignon belge. La plupart des observateurs s'attendent à la formation d'un nouvel exécutif - la quasi-totalité de l'équipe sortante devrait être reconduite dans ses fonctions - d'ici à mercredi soir.

Van Rompuy répétait encore sur tous les tons ces derniers jours qu'il ne voulait pas y aller, même si son parti, le CD&V (chrétien-démocrate flamand) désespérait de trouver un successeur à Leterme, accusé d'avoir fait pression sur la justice afin qu'elle valide la cession de la banque Fortis. «Je me suis déjà retrouvé face à cette question en 1994», lorsque Jean-Luc Dehaene a failli être nommé président de la Commission européenne, rappelait-il il y a quelques jours : «Je ne souhaitais pas non plus alors [devenir Premier ministre]. […] Je n'ai pas changé depuis quinze ans. Je dis que la politique n'est pas tout dans la vie.» Samedi, il expliquait au quotidien flamand De Standaard : «Je me sens tout sauf indispensable». Comme il le confiait, en déb