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La Somalie débarrassée de son président

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Démission . Abdullahi Yusuf, très décrié, avait été élu en 2004.
publié le 30 décembre 2008 à 6h51

La Somalie n'était déjà qu'un fantôme d'Etat, elle n'a désormais plus de président. Abdullahi Yusuf, élu par le Parlement fédéral de transition le 14 octobre 2004, a annoncé hier sa démission, concédant son échec. «Quand je suis arrivé au pouvoir, a-t-il déclaré devant les députés rassemblés à Baïdoa, dans le centre du pays, j'avais promis trois choses. D'abord de démissionner si je ne pouvais pas accomplir ma tâche, ce que je fais aujourd'hui. Deuxièmement, de tout faire en mon pouvoir pour faire fonctionner le gouvernement. Ce n'est pas arrivé. Enfin, j'avais demandé aux leaders de coopérer avec moi dans l'intérêt du pays. Ce n'est pas arrivé.»

Cette autocritique, sincère ou pas, ne devrait pas suffire à occulter le bilan catastrophique d’Abdullahi Yusuf, aujourd’hui âgé de 74 ans et gravement malade. Cet ancien chef de guerre, arrivé au pouvoir grâce à l’appui de l’Ethiopie voisine, n’a jamais réussi à se hisser à la hauteur d’un leader national. Il est resté le leader des Darod, sa confédération clanique, et l’homme fort du Puntland, sa région d’origine et la seule qu’il contrôle véritablement. Farouchement anti-islamiste, Yusuf est devenu un obstacle à toute forme de réconciliation avec la mouvance islamiste modérée, devenue d’autant plus urgente que les islamistes radicaux de la milice Al-Shebaab gagnent de plus en plus de terrain.

Factions. Le représentant spécial pour la Somalie, Ahmedou Ould-Abdallah, a salué le départ du président Yusuf en appelant de s