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Libération
EDITORIAL

Paradoxe

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publié le 30 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 30 décembre 2008 à 6h51)

Les Israéliens ont été rarement aussi unis, tous partisans de la manière forte et brutale à Gaza ; du pacifiste Amos Oz au faucon Nétanyahou. C’est le Hamas qui a amené cette unanimité. Les tirs de roquettes, sur des cibles civiles, des artilleurs islamistes sont devenus intolérables pour les Israéliens qui croyaient, en s’étant retirés de Gaza, avoir mis fin à cette menace. Le «Hamastan» construit dans ce réduit vit de cette confrontation. Ce parti a certes gagné, en janvier 2006, les élections à la régulière, défaisant, à Gaza, un Fatah miné par les divisions et la corruption. Mais, entre coups de force, intimidations et répression brutale, le Hamas a imposé son pouvoir absolu sur la bande de Gaza. L’Occident a choisi de boycotter ce parti islamiste et nationaliste, soutenu financièrement et militairement par l’Iran. Or Israël, sûr de son bon droit et de sa force, a répondu en punissant les 1,5 million de Gazaouis qui vivent, désespérés et sur une terre minuscule, des subsides internationales et notamment européennes. Gaza n’a pas pour autant disparu. Israël, par son opération violente et démesurée, risque paradoxalement de donner une légitimité nouvelle au Hamas, comme le montrent les manifestations à travers le monde arabe et musulman. Que le Hamas survive seulement à cet assaut, et il sortira vainqueur de la confrontation et plus populaire encore.

Comme si la leçon du Hezbollah, au Liban, n’avait pas servi.

On ne fait la paix qu’avec ses ennemis et Israël, aussi puissant