«Le jihad mondial» : tel était l’ordre du jour officiel de la réunion du cabinet israélien le 24 décembre. Les ministres n’ont été informés qu’au dernier moment de sa modification. Pendant cinq heures, les plans de l’actuelle opération militaire israélienne dans la bande de Gaza leur ont été soumis. Au moment même du vote, à l’unanimité et à huis clos, de l’opération «Plomb durci», de nombreux commentateurs s’étonnaient de l’absence de réaction israélienne face à la pluie de roquettes - plus de 80 le 24 décembre - qui s’abattaient sur l’Etat hébreu. La campagne de désinformation des autorités israéliennes avait commencé.
Vendredi, vingt-quatre heures avant le début des frappes israéliennes, le bureau du Premier ministre prenait soin d'informer les rédactions israéliennes et étrangères qu'Olmert mènerait des «consultations importantes» dimanche, en vue d'une opération militaire à Gaza. Le ministre de la Défense, Ehud Barak, autorisait quant à lui l'entrée de convois humanitaires dans le territoire palestinien. Vendredi soir, quelques heures avant le début des bombardements, Ehud Barak allait même jusqu'à participer à l'émission politique satirique Eretz Nehederet («Un pays formidable»), sur la deuxième chaîne de télévision israélienne. Lorsque les raids ont débuté, samedi matin, en plein shabbat, le repos hebdomadaire juif, les locaux du Hamas dans la bande de Gaza étaient pleins.
Effet de surprise. L'opération israélienne, qui a joué au maximum de l'effet de surp