La victoire est écrasante et sonne comme une revanche pour Hasina Wajed qui, il y a six mois à peine, était en détention sur la base d’accusations de corruption. La Ligue Awami, son parti laïc de centre gauche, a remporté hier plus des deux tiers des 299 sièges de l’Assemblée nationale du Bangladesh.
A 61 ans, la fille du père de l'indépendance, assassiné en 1975, est assurée de retrouver le poste de Premier ministre perdu lors des élections de 2001 au profit de sa rivale de toujours, Khaleda Zia, largement défaite dans le scrutin de lundi. La formation de l'autre bégum (héritière d'une dynastie), le Parti nationaliste du Bangladesh (BNP), n'obtiendrait qu'une trentaine de députés selon des résultats non définitifs. Le BNP a aussitôt dénoncé «beaucoup d'irrégularités», laissant craindre des tensions après un scrutin marqué par une forte participation (85 %) qui signe le retour de la démocratie au Bangladesh après deux ans d'état d'urgence.
Le 11 janvier 2007, après des mois de violence entre les deux bégums, qui se haïssent, l’armée avait annulé les législatives prévues dix jours plus tard. Le gouvernement de transition entamait une purge anticorruption au sein de la classe dirigeante. Hasina Wajed, dont on ignore ce qu’il adviendra des poursuites engagées contre elle, a indiqué vouloir poursuivre ce combat. Cette femme à poigne n’entend pas fournir à l’armée une excuse pour intervenir à nouveau dans les affaires civiles. A n’en pas douter, les militaires resteront néan