A mon âge, je ne peux pas être avare de mes indignations. Il y a quelques jours, le pseudo-humoriste Dieudonné offrait au Zénith un spectacle où il avait invité Robert Faurisson, et mis en scène un homme vêtu d’un pyjama rayé. En même temps, Israël bombarde la bande de Gaza.
Pour moi, on ne doit pas laisser impuni le spectacle abject de cinq mille personnes ovationnant le négationniste Faurisson, mais en même temps on ne peut qu’être scandalisé par l’absence de toute sanction à l’égard d’un Etat - un gouvernement intérimaire - celui d’Israël, massacrant des enfants palestiniens.
On connaît Dieudonné, c’est un hurluberlu que personne ne peut respecter, et cela n’est pas pour moi le plus grave. Le pire, ce sont ses cinq mille ovationneurs. J’ai 92 ans, et il m’est insupportable de voir que l’horreur de l’extermination des juifs par les nazis puisse aujourd’hui fournir un prétexte à faire rire. Les médias ont d’ailleurs considérablement réagi contre ce qui s’est passé au Zénith. Il va maintenant y avoir une poursuite judiciaire, donc on ne peut pas dire que l’affaire ait été passée sous silence. Cela dit, cette poursuite conduira à une nouvelle sanction dont Dieudonné se fiche visiblement. Ce sont les cinq mille spectateurs qui la mériteraient, car ils ont bafoué les droits de l’homme tels que les ont violés les nazis.
Mettre en parallèle ce qui s’est passé au Zénith et ce qui se passe à Gaza cette prison à ciel ouvert), est une double indication: celle qui nous oblige à rester v