En quel état était l’économie cubaine en 1959?
Une des plus grandes victoires de Fidel Castro est sans doute d'avoir réussi à imposer une image très schématique et déformée de ce qu'était le Cuba d'avant la révolution de 1959, pour en faire un repoussoir au service de sa propagande. Le Cuba de 1958 n'était certes pas un paradis, mais il n'était pas non plus l'enfer décrit par le discours officiel. Les indices économiques de Cuba en 1958 sont parlants: parmi les pays d'Amérique latine, Cuba se classait en quatrième position pour l'espérance de vie et en PIB par habitant avec un revenu qui était alors comparable avec celui des pays pauvres d'Europe comme l'Italie, l'Espagne ou la Grèce.
Cuba était aussi le pays d'Amérique latine qui possédait le plus de kilomètres de voies ferrées et d'appareils électroménagers par habitant. Le peso cubain circulait alors à parité avec le dollar. Aujourd'hui, il vaut vingt fois moins. Le taux d'alphabétisation de Cuba était alors de 76,4 % soit la quatrième place sur le continent latino américain après l'Argentine, l'Uruguay et le Chili.
Cuba comptait en 1958 une presse abondante: la troisième du continent latino-américain en diffusion par habitant avec 58 quotidiens et 129 magazines. Aujourd'hui ne subsistent que deux quotidiens: Granma et Juventud Rebelde, respectivement organes du Parti communiste cubain et de l'Union des jeunesses communistes. La Havane comptait en 1958, 135 salles de cinéma pour environ un millio