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Libération

De l’«aube de la liberté» au crépuscule de l’espoir

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Cinquante ans de pouvoir castriste ont rendu l’île exsangue.
publié le 8 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 8 janvier 2009 à 6h51)

«L'Histoire m'acquittera», avait lancé Fidel Castro avant son arrivée au pouvoir, bravant un tribunal du dictateur cubain Fulgencio Batista qui le jugeait pour rébellion. Les magistrats l'ont condamné. L'Histoire le condamnera. Au minimum pour avoir gâché, perverti, trahi sa propre Révolution. Pour avoir déçu les espoirs de tout un peuple - voire au-delà - dans le seul but de calmer sa soif de pouvoir sur un pays qu'il a cryogénisé il y a maintenant un demi-siècle. Quand, le 8 janvier 1959, il entre triomphant dans La Havane (libérée la semaine précédente), juché sur un char en tête de sa colonne blindée, il est acclamé sur son parcours par des centaines de milliers de Cubains agitant leurs drapeaux. Un groupe d'habitants de la capitale a déjà commandé un buste de bronze en honneur à celui qui a «brisé les chaînes de la dictature avec la flamme de la liberté». Un théâtre annonce une nouvelle création Le général a fui à l'aube - référence à Batista - où le héros est barbu et vêtu de l'uniforme vert olive. Un célèbre tailleur lance une nouvelle ligne de chemises : «Liberté». Acclamations encore, le soir même, lors du premier discours de Castro, quand il lance : «La joie est immense, la tyrannie a été défaite.»

Courroie. Cuba est libéré, après les sept longues années du régime despotique de Batista, un ancien sergent qui a placé le pays sous la coupe de sa police, notamment du sinistre Brac, Bureau pour la répression des activ