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Libération
Interview

«La guerre en ville n’a pas véritablement commencé»

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Pierre Razoux, historien et spécialiste de l’armée israélienne :
publié le 9 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 janvier 2009 à 6h51)

Pierre Razoux, historien, est l'auteur de Tsahal, nouvelle histoire de l'armée israélienne (Perrin, 2008). Il est responsable de recherches au Collège de défense de l'Otan, à Rome (1).

Pourquoi ce conflit ?

C'est un conflit voulu à la fois par le Hamas et une partie de la classe politique israélienne. Pour le Hamas, il s'agit de légitimer son pouvoir à Gaza et, à terme, dans l'ensemble des territoires palestiniens. Comme le Hezbollah au Sud-Liban, il veut apparaître comme le meilleur défenseur des Palestiniens, meilleur que le Fatah, l'Autorité palestinienne et Mahmoud Abbas. Côté israélien, c'est la logique des élections générales prévues pour le 10 février, mais qui pourraient être reportées de quelques semaines. Tous les sondages indiquent que Benyamin Néthanyahou [Likoud, à droite, ndlr] devrait les emporter et qu'il ne pourra gouverner qu'avec une coalition. La question est de savoir qui sera son meilleur allié : Ehud Barak, ministre de la Défense, à la tête du Parti travailliste ou Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères, à la tête de Kadima ?

Quels sont les buts de guerre du Hamas ?

Pour le Hamas, il s’agit de maintenir la pression sur Israël en tirant des roquettes et des missiles sur les villes voisines. Mais ce que ces hommes cherchent surtout sur le terrain, c’est à kidnapper des soldats, ou des civils, israéliens. Le Hamas sait qu’Israël peut supporter la mort de 500 hommes, mais pas le spectacle de 10 soldats pris en otage. L’armée israélienne fait donc tout ce qu’elle peut pour éviter ces kidnappings.