A la demande des autorités ghanéennes, la tête d'un chef Ashanti qui baigne depuis deux siècles dans le formol, va être renvoyée par les Pays-Bas au Ghana. Le roi Nana Badu Bonsu II avait été pendu en 1838 par «son propre peuple», a expliqué, le 23 décembre, Maxime Verhagen, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, dans une lettre au Parlement. Dans la version donnée par le ministère, on ne comprend pas très bien comment cette tête est arrivée dans la collection d'anatomie de la faculté de médecine de Leyde. C'est l'écrivain Arthur Japin qui l'a découverte fortuitement, lors de recherches pour un roman historique. Selon cet auteur, elle avait été confisquée par un général néerlandais furieux d'avoir retrouvé les têtes de deux de ses émissaires suspendues au trône du roi ghanéen. Les comptoirs néerlandais ont été actifs dans la traite des esclaves en Côte d'Or [l'ancien nom du Ghana, ndlr] pendant trois siècles. Aux Pays-Bas, la tête du chef Ashanti aurait été remise à un chercheur de Leyde qui travaillait sur les boîtes crâniennes. Arthur Japin a alerté l'ambassade du Ghana à La Haye et s'est dit troublé par sa découverte, que l'université de Leyde refuse de montrer. L'affaire rappelle le sort fait à Saartje Baartman, la «Vénus Hottentot» exhibée dans les foires de Paris et Londres, à la fin du XIXe siècle, du fait de ses fesses plantureuses. Ses organes, conservés dans le formol par le musée de l'Homme à Paris, ont été rendus en 2002 à l
Histoire
Les Pays-Bas rendent la tête d’un roi ghanéen
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par Sabine Cessou
publié le 9 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 9 janvier 2009 à 6h51)
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