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Libération
TRIBUNE

Principes universels, application sélective

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publié le 9 janvier 2009 à 6h52
(mis à jour le 9 janvier 2009 à 6h52)

André Glucksmann a publié dans Libération daté du 29 décembre un article intitulé «Pour un monde meilleur». Un programme auquel il est difficile de s'opposer. En effet, qui pourrait réclamer des atteintes graves aux droits de l'homme, la poursuite de conflits sanglants, le renforcement des dictatures ?

On peut en revanche contester la façon dont André Glucksmann voit cette amélioration du monde.

Pour ce qui est de la politique des Etats, il concentre ses critiques sur la Russie et la Chine. Il n’y a rien de nouveau chez lui sur ce point, il le fait à longueur de colonnes, reconnaissons lui le mérite de la cohérence. Les esprits chagrins feront remarquer qu’il était aussi admiratif de la Chine de Mao qu’il est critique de celle de Hu Jintao, alors que l’on peut penser qu’en matière de droits de l’homme aussi bien réels que formels, la situation actuelle est peut-être plus supportable aujourd’hui qu’à l’époque… Il y a certes à redire sur ces régimes en matière de démocratie et de respect des individus. Mais à l’aune de la violation des droits de l’homme sont-ils les plus criminels ?

Le simple survol des rapports d’Amnesty international ou de Human Rights Watch montre que bien des régimes sont beaucoup plus répressifs et traitent avec plus de brutalité leurs peuples et surtout leurs opposants. Le choix de Glucksmann n’est peut-être pas dicté par l’ampleur des violations des droits de l’homme, mais par le poids stratégique des pays concernés. Russie et Chine sont les deux