Animatrice socioculturelle à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, Majeda al-Saqqa tient un carnet de bord depuis le début de l’opération «Plomb durci». Nous en publions des extraits.
Samedi 27 décembre Comme un tremblement de terre
J’étais sûre que les Israéliens attaqueraient pendant les vacances de Noël. Et que ni l’Union européenne, ni les Etats-Unis ne réagiraient […] Mais pas une seconde, je n’aurais imaginé ce qui est arrivé.
Vers 11 h 30, c’est comme un tremblement de terre qui frappe Khan Younès. Mon cœur bondit : ma mère, mes sœurs ! Mes neveux à l’école et au jardin d’enfants ! Je cours dehors pour aller les chercher. Ils sont déjà revenus : par hasard, notre voisin les a ramenés avec son fils. Totalement terrifiés. Wael, mon neveu de 4 ans, n’y comprend rien - il ne savait même pas qu’Israël existait. Maintenant il sait. Ils savent tous.
Nous nous rassemblons dans le jardin. Lors de la dernière attaque, les fenêtres ont volé en éclats sur nos têtes, les portes ont été cassées. Ce bombardement est tellement plus puissant que rester dehors semble être la meilleure solution. Le tonnerre de bombes continue, la fumée s’élève alentour. Et cette odeur si particulière revient polluer nos vies.
Au bout d’une heure, je réussis à joindre mon neveu Azzam, qui travaille pour l’ONU à Gaza-Ville. Il est dans un abri dépendant de leurs bureaux. C’est bien la première fois que j’entends parler d’un abri à Gaza ! On a appris par la suite que toute le territoir