Glaciale insensibilité des dirigeants, tout à leurs calculs militaires, qui décident de bombarder l’une des zones les plus peuplées du monde en sachant pertinemment qu’il est impossible, quelle que soit la précision des frappes, d’éviter les pertes civiles. Le témoignage que nous publions montre la réalité tangible de cette guerre de Gaza, effroyable pour les innocents soudain transportés en enfer. Le gouvernement israélien le sait bien, qui interdit toute présence journalistique à Gaza.
Insensibilité croisée, il faut bien le dire, des chefs de file du Hamas, qui savaient tout autant que leur rhétorique destructrice, combinée avec l’envoi de centaines de roquettes sur les villes du sud d’Israël, ne pouvait rester sans réponse alors même qu’ils sont bien incapables de protéger la population dont ils ont pris la charge par la force.
L’armée israélienne peut gagner cette guerre et restaurer sa réputation d’invincibilité, ce qui est le principal objectif stratégique de cette opération massive. Meurtri, démantibulé, l’appareil du Hamas peut arriver à un stade de dissolution qui l’affaiblisse durablement sur la scène militaire et politique. Et après ? Chaque civil tué décuple la haine et le désir de vengeance des survivants, fournissant aux plus radicaux un inépuisable réservoir de recrutement. Le Fatah avait ainsi été pulvérisé. Il a été supplanté peu après… par le Hamas. La paix des cimetières n’en est pas une. Pour terminer cette guerre de soixante ans, Israël devra bien trouver