Ancien avocat devenu directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme, Raji Sourani est originaire de la ville de Gaza et a accepté d’évoquer avec nous les aspects humanitaires du conflit.
Comment survit-on à Gaza ?
Avant que cette guerre ne commence, le 27 décembre, Gaza était déjà dans une situation désastreuse. Depuis le début du siège, il y a deux ans [avec la prise du pouvoir du Hamas dans la bande de Gaza, ndlr], le taux de chômage ou d'activité non rémunérée a atteint près de 67 % ; quelque 90% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Nous comptions déjà des problèmes fondamentaux, comme l'électricité, le gaz, l'eau, l'effondrement du système de santé… La plupart de ces questions se posaient avant l'attaque israélienne. Désormais, en plus de tout cela, nous devons faire face aux destructions matérielles massives et aux pertes humaines. Il n'y a aucun endroit où l'on est en sécurité à Gaza.
Quels sont les droits les plus bafoués ?
Le droit de vivre, qui est le plus élémentaire des droits de l’homme : plus de 800 vies innocentes ont déjà été emportées. Ajoutons à cela le droit au traitement médical, car les Israéliens détruisent nos ambulances ; le droit à l’éducation, avec le bombardement de nos écoles et de nos universités. Israël est en train de violer presque tous les articles des Conventions de Genève.
Quelle est la solution ?
Les Etats ont des obligations devant la loi et des obligations morales, ils ne peuvent pas dire qu’ils ne peuvent rien faire. Des crimes de guerre sont perpétrés en direct sur nos écrans, ils son