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Analyse

Les putschistes soutenus à demi-mot

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Guinée. Les dirigeants africains demandent des élections.
publié le 12 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 janvier 2009 à 6h51)

Comment condamner un coup d’Etat sans refuser de tendre la main à ceux qui l’ont commis en promettant d’œuvrer au redressement d’un pays qui en a bien besoin. Ce dilemme se pose actuellement vis-à-vis de la Guinée, où une junte a pris le pouvoir juste avant Noël, dès la nouvelle de la mort du président Lansana Conté connue. A la tête de l’Etat depuis 1984, ce dernier a accompagné la longue déchéance économique de ce pays d’Afrique de l’Ouest, au sous-sol riche en minerais.

«Transition.» Samedi, la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a décidé de suspendre la Guinée des activités de l'organisation. Elle avait été précédée par l'Union africaine le 29 décembre. Sur un continent où les coups d'Etat restent un mode répandu de changement de régime, les dirigeants en place ne peuvent pas faire moins. A l'exception notable du président sénégalais.

Pourtant parvenu au pouvoir à la régulière, et réélu en 2007, Abdoulaye Wade a publiquement soutenu les putschistes, trois jours seulement après leur prise de pouvoir, au nom du réalisme politique. Samedi, il n'a pas participé au sommet de la Cédéao, organisé dans la capitale du Nigeria, Abuja. Mais il a fait parvenir une lettre dans laquelle il a maintenu ses positions : «Nous pouvons choisir la voie facile des récriminations, suspensions et sanctions. Ou bien nous pouvons […] donner mandat au président de la Commission [de la Cédéao] d'aider la Guinée à réussir sa transition.»

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