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Portrait

Bemba, le «petit Mobutu» face à la cour

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RD Congo. Première audience de l’ex-seigneur de guerre.
publié le 13 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 13 janvier 2009 à 6h51)

Surnommé le «petit Mobutu», Jean-Pierre Bemba a rêvé un temps d’être maréchal après le maréchal à la tête de l’ex-Zaïre. Son modèle est décédé en exil au Maroc, en 1997, quasiment abandonné de tous. Jean-Pierre Bemba, lui, va-t-il finir ses jours dans une prison en Europe, loin de son fief de Kinshasa ?

Hier, la Cour pénale internationale (CPI), installée à La Haye, a commencé à examiner les accusations de crimes de guerre et crimes contre l’humanité portées par la procureure contre l’ancien vice-président congolais. Arrêté à la surprise générale, à Bruxelles en mai 2008, Jean-Pierre Bemba est incarcéré aux Pays-Bas. Dans sa prison, il côtoie l’ancien président du Liberia, Charles Taylor.

Chewing-gum. Vêtu d’un costume gris et d’une cravate bleue, Jean-Pierre Bemba, 46 ans, est resté impassible, hier, pendant la lecture des faits qui lui sont reprochés en Centrafrique, mâchant ostensiblement un chewing-gum. «Les hommes de Bemba allaient de maison en maison, pillant la propriété des civils, violant les mères, épouses et filles, sodomisant les chefs des communautés et d’autres hommes, tuant ceux qui résistaient ou essayaient de se protéger», a martelé la procureure, Fatou Bensouda. Selon l’accusation, le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Bemba a commis, sur les instructions de son chef, des viols, des meurtres, des tortures et des pillages entre octobre 2002 et mars 2003. Ces exactions ont eu lieu lorsque ses soldats sont venus appuyer les troupes du président centrafric