Associations, partis et syndicats de gauche ont appelé à manifester contre l’offensive israélienne samedi dernier. Le Crif et des élus se sont rassemblés à Lyon et Marseille pour soutenir l’Etat hébreu dimanche. Est-il impossible d’organiser des défilés unitaires en France sur le conflit au Proche-Orient?
En soi, cela ne me gêne pas d’organiser des manifestations selon les opinions de chacun sur ce conflit. Mais il serait mieux d’organiser des manifestations unitaires sous des mots d’ordre qui reprennent la récente résolution de l’ONU: arrêt immédiat de l’offensive israélienne et des tirs de roquettes du Hamas. C’est le défaut de la période, un des mauvais signes de notre époque: beaucoup de personnes - dont des cadres politiques et syndicaux - se laissent dépasser par leurs émotions plutôt que guider par la raison. Ils sont à la remorque de la situation au Proche-Orient et c’est dommageable.
Cette difficulté est-elle franco-française?
A ma connaissance, non. C’est également le cas dans d’autres pays.
Pourquoi SOS-Racisme ne participe pas à ces manifestations?
Parce qu’elles ne sont pas organisées sous des slogans rassembleurs. Prenons un exemple: quand il est écrit sur les affiches du rassemblement de samedi qu’il est organisé pour exiger un arrêt des «massacres» à Gaza, cela risque d’exciter davantage les passions alors que l’on sait que, dans ce conflit, elles sont déjà exacerbées. Si on demande l’arrêt des bombardements israé