A peine un chuchotement dans la tourmente de Gaza : le blog (1) d’un jeune journaliste palestinien de 24 ans, du nom de Sameeh Habeeb, qui essaye de briser le mur de silence imposé par l’armée israélienne pour raconter au quotidien la vie sous les bombes. En général, très peu de commentaires, mais un inventaire de tout ce qui frappe l’enclave palestinienne, écrit dans un anglais très sec, très simple, comme pour approcher au plus près le nu de la guerre, de la souffrance et de la mort. Le blog de Sameeh, qui avoue d’emblée être un militant pacifiste et n’exprime aucune haine, mais souvent de la colère, commence chaque jour par donner le nouveau bilan des victimes palestiniennes.
4 janvier : «Environ 80 raids aériens ont eu lieu contre Gaza entre 7 heures du matin et 19 heures. En tout, nous avons subi 300 raids en deux jours. Les habitants, en particulier les enfants, sont traumatisés par le bruit très fort des lourdes bombes lâchées par les avions […]. 17 personnes de la famille Al-Atatra, dont plusieurs enfants, tuées à Beit Lahya, au nord de Gaza par une roquette ; les chars israéliens ont empêché les ambulances de venir chercher les blessés. Cinq personnes de la famille Bakr, une mère et ses quatre enfants, tuées par un F-16.»
9 janvier : «810 morts. 3 400 blessés. Début des opérations militaires au sol. Des bombes ont frappé la maison de Aylan Khalaf, près du cimetière de Beit Lahya. Des bombes ont touché la maison du directeur de la poli