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Interview

Gaza: «Le traumatisme enduré par les enfants est inimaginable»

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Abdel Rahman Ghandour, porte-parole de l’Unicef, revient, depuis Gaza, sur la situation des enfants dans le conflit à l’occasion de la présentation du rapport annuel de l’agence onusienne.
A Palestinian boy, who fled his home with his family during Israel's offensive, looks at people as they receive food at a U.N. school in Jabalya in the northern Gaza Strip January 14, 2009. U.N. Secretary-General Ban Ki-moon renews in Egypt a call for a ceasefire between Hamas and Israel, whose aircraft kept up pounding of tunnels used by the group to smuggle arms into the Gaza Strip. REUTERS/Suhaib Salem (GAZA) (REUTERS)
par Recueilli par ROZENN NICOLLE
publié le 15 janvier 2009 à 18h53
(mis à jour le 15 janvier 2009 à 18h55)

Quelles sont les particularités de ce conflit pour les enfants ?

C'est une situation unique : les enfants n'ont nulle part où aller. Dans toutes les crises humanitaires que nous avons connues ces dernières décennies, les premières images que nous avons vues étaient celles de populations qui fuyaient, mais Gaza est une enclave, tout est fermé.
La population vit une situation insupportable physiquement et mentalement. L'aide humanitaire est largement insuffisante par rapport à ses énormes besoins. La densité de la bande de Gaza, qui figure parmi les plus fortes au monde, et la population très jeune qu'elle abrite (56% des habitants sont des enfants, ndlr) ne font qu'empirer les choses.

Combien d’enfants ont été victimes de la guerre depuis le 27 décembre ?

A l’heure actuelle, les enfants représentent un tiers des 1070 victimes des attaques israéliennes, et on compte environ 1500 blessés. C’est un bilan très lourd qui s’explique par le fait que les enfants subissent directement toutes les souffrances infligées à Gaza tout en étant plus vulnérables : il est plus difficile de les amener à l’hôpital lorsqu’ils sont touchés, plus difficile de les soigner. L’état des femmes enceintes est aussi très inquiétant, les maternités sont complètement submergées. Les femmes qui étaient suivies ne le sont plus, et nous sommes maintenant témoins d’accouchements spontanés et impromptus dans les maisons, dans des conditions déplorables.

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