Ahmed est médecin à l'hôpital du Croissant rouge de Khan Younès, l'un des trois établissements hospitaliers de cette ville du sud de la bande de Gaza. Contacté par Libération au téléphone, ce docteur de 38 ans, qui travaille notamment pour des ONG étrangères, redoute une escalade des combats.
«Dans les prochaines heures, j'ai peur qu'Israël intensifie ses frappes et ses bombardements avant l'annonce d'un cessez-le-feu. Déjà, depuis trois, quatre jours, c'est beaucoup plus dur dans la ville. Quotidiennement, on dénombre en moyenne une dizaine de morts et une quarantaine de blessés contre une vingtaine il y a encore quelques jours. Il s'agit à 90% de civils et surtout de femmes et d'enfants. Nous manquons de médicaments pour les urgences, le bloc opératoire et les services de réanimation. Nous n'avons parfois pas d'autre choix que d'arrêter le travail.
L'armée israélienne ne respecte pas toujours la trêve dans les combats. Ces derniers jours, il n'y en a pas eu. Les bombardements des F16 frappent lourdement la ville ainsi que des tirs effectués depuis des navires au large. Les dégâts sont considérables. Des immeubles de 4/5 étages sont à terre, des maisons ont été ciblées, les routes sont défoncées avec des cratères de 10 mètres de large et de profondeur. Il est très compliqué et dangereux de se déplacer pour les civils, mais à la différence de Gaza, les ambulances ne sont pas prises pour cible. La ville est désertée, les gens s'abritent chez eux. Nous disposons encore