Menu
Libération
Portrait

Le réfugié du Brésil

Article réservé aux abonnés
L’asile politique accordé à l’ancien activiste par le président brésilien ouvre une polémique entre Rome et Rio.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant et Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 15 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 15 janvier 2009 à 6h51)

«Ma cavale» s'arrête au Brésil. Cesare Battisti peut désormais en écrire l'épilogue. Auteur, en 2005, de ce journal intime racontant sa jeunesse tumultueuse, à la fin des années 70, au sein des Prolétaires armés pour le communisme (PAC) puis ses années à fuir la justice italienne, l'écrivain et ancien terroriste ne sera pas extradé vers Rome. Mardi soir, le ministre de la Justice du gouvernement Lula, Tarso Genro a en effet décidé d'accorder l'asile politique à l'ancien activiste italien objet notamment d'une peine de réclusion à perpétuité dans son pays pour son implication dans quatre assassinats, ce que l'intéressé a toujours nié. Dans un communiqué, le ministre et dirigeant du Parti des travailleurs, qui a lui-même appartenu à une organisation d'extrême gauche ayant pris part à la lutte armée durant la dictature brésilienne, entre 1964 et 1985, a expliqué que «l'octroi du statut de réfugié à Cesare Battisti» avait été motivé «en raison de l'existence fondée d'une crainte de persécution».

Il y a quelques jours, de sa prison de Brasília, où il avait été transféré après son arrestation à Rio de Janeiro en mars 2007, l'auteur de romans noirs avait d'ailleurs affirmé dans une interview à un hebdomadaire : «Je suis certain que si je vais en Italie, je serai l'objet de vengeance. Je serai assassiné.»

Indignation. A 54 ans, Battisti va donc vraisemblablement recouvrer la liberté dans les prochaines heures. Mais son cas continue