Le 6 janvier, Ehud Olmert annonçait la création de corridors humanitaires dans la bande de Gaza. Vous avez dénoncé cette initiative et parlé de «couloirs de la honte». Pourquoi?
Parce qu’il ne s’agit que d’un effet d’annonce. Cette initiative n’est pas fonctionnelle et elle n’est pas même mise en application. Dans la pratique, cette décision des autorités se télescope avec deux éléments: les réticences des ONG à se rendre sur place quand les combats font rage — elles ne prennent pas le risque — et l'attitude des militaires qui interdisent parfois le passage aux humanitaires. Cette disposition reste de toute façon modeste: il ne s’agit que de trois heures par jour. En outre, si cela devait résumer une position politique, ce serait un cache-misère, rien de plus.
Avez-vous espoir que cette situation change?
Les dernières informations dont je dispose, c’est que les combats à Gaza-ville ont encore gagné en intensité. Je pressens une capacité d’accès dans les jours qui viennent mais malheureusement, cela voudra dire que l’armée israélienne est allée au bout de son offensive. J’ai l’impression qu’on se dirige donc vers un cessez-le-feu sans qu’on ait pu peser directement sur la situation sur le terrain.
Dans ces conditions les humanitaires travaillent-ils et comment?
Les rares humanitaires présents, en dehors du CICR qui peut transporter ses employés dans des voitures blindées — et encore! — sont à l’hôpital de Shifa, ils se cachent sou