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Libération
EDITORIAL

Ennemis

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publié le 16 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 16 janvier 2009 à 6h51)

L’Etat hébreu dénonce à juste titre le Hamas, mouvement qui inscrit dans son programme la destruction d’Israël et reprend les pires discours antisémites. Israël, pour justifier l’insupportable horreur de cette opération qui tue et mutile civils et enfants, explique que le Hamas s’abrite derrière son peuple. Les Palestiniens dénoncent tout autant Israël, qui a enfermé 1,5 million d’êtres humains, imposant un blocus qui n’a pu qu’enrager une population humiliée. Laquelle, dans sa désespérance, se raccroche aux islamistes les plus extrémistes. Une politique qui ne laisse aucune chance aux Palestiniens modérés et laïcs du Fatah, en semi-liberté dans une Cisjordanie quadrillée de colonies.

Mais ces ennemis ne changeront pas. Ces ennemis ne disparaîtront pas. Gaza et le Hamas seront toujours aux portes d’Israël. L’opération de Tsahal ne peut que renforcer le mouvement islamiste.

De l’autre côté, les Israéliens n’ont jamais été aussi unis, soutenant une guerre qui n’épargne pourtant ni les hôpitaux ni les bâtiments de l’ONU.

Une implacable pression des pays occidentaux et des pays arabes peut seule faire admettre ces réalités aux deux parties en guerre. Le monde attend beaucoup d’Obama, qui ne pourra être le faiseur de miracles rêvé. Mais il a au moins compris que les guerres et leurs solutions étaient liées : d’Iran en Afghanistan, du Pakistan à Gaza. Il peut créer une étroite fenêtre d’opportunité pour une trêve. Avec le soutien et la pression de l’Égypte, de la Turquie et de l’Euro