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Libération

«Il n’y a rien de plus effrayant que les bruits de la guerre»

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Deuxième rendez-vous avec Majeda al-Saqqa, animatrice socioculturelle à Khan Younès, qui tient un journal de bord sur le quotidien d'une famille sous les bombes.
par Majeda Al-Saqqa, animatrice socioculturelle à Khan Younès
publié le 16 janvier 2009 à 17h20
(mis à jour le 16 janvier 2009 à 17h25)

Nous poursuivons aujourd'hui la publication commencée lundi (Libération du 12 janvier, à retrouver ici) du carnet de bord de Majeda al-Saqqa. Animatrice socioculturelle à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, elle tient un journal depuis le début de l'opération israélienne «Plomb durci», le 27 décembre. Voici de nouveaux extraits de cette vie au quotidien sous les bombes d'une famille palestinienne.

MERCREDI 7 JANVIER: l’orchestre de la guerre

Comme dans une boîte de sardines, nous sommes tous regroupés dans une seule pièce. C'est devenu trop dangereux pour mon frère et ma famille de dormir à l'étage. Et c'est très angoissant de voir la maison trembler. Wael et moi partageons un petit matelas étalé au sol. Nous regardons ensemble des photos sur mon téléphone portable, en tentant d'ignorer l'orchestre de la guerre dehors. En l'espace de quelques minutes, Wael s'endort en suçant son pouce, le portable dans une main. Je m'éveille en sursaut à cinq heures. Wael dessine sur mon visage avec ses petits doigts et chuchote à mes oreilles: «La guerre est finie, nous devons sortir. Tu es mon avion. Levons-nous. Je veux aller au jardin d'enfants.

- Nous irons quand la guerre sera finie.

- La guerre est finie.

- Non, la guerre n'est pas finie.»

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