Le maire d'Amsterdam a l'air fatigué. Ce travailliste de 61 ans serait devenu Premier ministre en 2003 si son parti l'avait emporté. Aujourd'hui, il n'a pas l'intention d'aller au bout de son deuxième mandat à la mairie d'Amsterdam, qui s'achève en 2012. Job Cohen, dont les parents font partie des rares juifs néerlandais à avoir survécu à l'Holocauste, veut se ménager du temps auprès de sa femme, gravement malade. On pourrait aussi le soupçonner d'en avoir plus qu'assez du débat sur l'islam, devenu quotidien aux Pays-Bas.
Première phrase d'un entretien rapide, au début d'une journée surchargée :«Nous devons vivre ici, dans un espace restreint, avec 740 000 personnes et 170 nationalités différentes. Cela a ses avantages et ses inconvénients.» Sur sa table de travail, des documents, des livres, un disque de Verdi. A ses heures perdues, le bourgmestre s'évade en musique. Quand il rempile, en 2006, pour un second mandat, il est salué par le monde entier pour sa gestion de la crise qui a suivi le meurtre de Theo van Gogh. C'est dans une rue de sa ville que le cinéaste, un critique virulent de l'islam, a été égorgé en 2004 par un islamiste néerlando-marocain. Le magazine américain Time avait consacré Job Cohen héros de l'année en raison de ses appels au calme et à l'unité. Mais des questions se posent sur le personnage, à la fois respecté et controversé.
La capitale économique des Pays-Bas vote toujours à gauche, mais certains commencent à douter. Onze conseillers municipau