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Libération
TRIBUNE

Jour sans fin à Gaza

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publié le 19 janvier 2009 à 6h52
(mis à jour le 19 janvier 2009 à 6h52)

la seule différence, c’est que les obus explosent en l’air et envoient de gigantesques gerbes vers le sol, on dirait des feux d’artifice à l’envers. Sinon, tout est pareil : immeubles écroulés sur les chaussées, corps gisant par terre, ambulanciers courant vers l’entrée des hôpitaux, mères se frappant la poitrine, enfants blessés qui vous regardent de leurs yeux noirs… En quelle année sommes-nous ? L’impression de revivre éternellement la même scène est insupportable.

Dans le film Un jour sans fin, un homme se réveille tous les matins à la même date… Je me réveille et le Conseil de sécurité discute d'une résolution censée mettre fin au carnage ; le chef du Hamas déclare depuis Damas (où il vit) que le peuple (de Gaza) finira par l'emporter avec l'aide de Dieu ; des manifestants parcourent le monde arabe, le monde musulman, le monde entier, criant en vain leur indignation et brûlant des drapeaux israéliens ; j'entends les mêmes mots : «Il n'y a pas de solution militaire», «Deux Etats vivant côte à côte», «Processus de paix»… ça donne la nausée.

Parce que le temps s’est mis en boucle, les choses et les gestes prennent une réalité permanente, comme allégorique. Les bombardements de maisons, écoles, mosquées, hôpitaux, ambulances, censés être des conséquences inévitables - parce que les terroristes du Hamas se cachent parmi les civils - expriment le désir (à peine) inconscient de voir disparaître Gaza, cette effroyable fourmilière où grouillent des Palestiniens d