«Entre lui et nous, c'est comme une histoire d'amour qui commence», lâche Cydney Webb, une styliste noire de Baltimore. «Mais j'ai trop de respect pour lui pour dire que je suis amoureuse de lui», pondère la jeune femme, élégamment couverte pour affronter un froid polaire, qui n'a pas dissuadé des dizaines de milliers d'Américains euphoriques de se presser sur le parcours du train qui a amené, samedi, Barack Obama de Philadelphie à Washington. Un voyage en chemin de fer qui retrace celui effectué par Abraham Lincoln après son élection, en 1860. Obama doit prêter serment demain devant le mémorial du président qui a mis fin à l'esclavage : le candidat démocrate avait pris Lincoln pour modèle pendant sa campagne. Celle-ci avait été lancée de Springfield, dans l'Illinois, où avait longtemps résidé Lincoln - ce père de la nation parvenu à préserver l'union malgré la guerre de Sécession.
Convoi. A Philadelphie, le président-élu a rendu hommage aux pères fondateurs, puisque c'est dans cette ville, sur les bords du fleuve Delaware, qu'a été rédigée la Déclaration d'indépendance en 1776. «Ce que la situation requiert, c'est la même persévérance et le même idéalisme que ceux affichés par nos fondateurs. Ce qu'elle requiert encore, c'est une nouvelle déclaration d'indépendance… affranchie de toute idéologie, des préjugés et de l'intolérance», a-t-il déclaré devant un parterre de 200 bénévoles, qui ont pu assister au départ du train, composé de