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Libération

Obama, un président au coin de la rue

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Contrairement à Bush, il n’entend pas vivre reclus à la Maison Blanche. Au bonheur des Washingtoniens.
publié le 19 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 janvier 2009 à 6h51)

Ason arrivée à Washington, au bras de son mari nouvellement élu à la Maison Blanche, Laura Bush avait confié : «Nous ne sommes pas venus pour nous faire de nouveaux amis.» Barack Obama a donné le signal inverse depuis qu'il s'est installé dans la capitale avec son équipe de transition.

La semaine dernière, il s'est rendu dans un restaurant de U Street (beaucoup de noms de rues de la capitale s'expriment en chiffres et en lettres) en compagnie d'Adrian Fenty, le maire noir de cette ville à majorité noire. «On a été sacrément surpris de le voir débarquer… Regardez, c'est là que le Président a mangé… dans l'émotion du moment, on avait oublié de mettre du fromage râpé sur son assiette», lâche dans un sourire un serveur en uniforme blanc de Ben's Chili Bowl. Le lieu, un ancien cinéma muet transformé en bar où presque rien n'a changé depuis un demi-siècle, est plutôt connu. Moins pour sa gastronomie (la spécialité est un sandwich de saucisse porc et bœuf accompagné de frites au fromage), que parce que c'est le seul bâtiment de la rue à avoir survécu aux violentes émeutes noires de 1968 qui ont suivi l'assassinat de Martin Luther King.

Célébrité. Du temps de la ségrégation, dans les années 50, U Street était le «Black Broadway» de Washington. Duke Ellington, Nat King Cole et Miles Davis se restauraient au Ben's Chili Bowl après leurs concerts dans les boîtes de jazz. Ce qui explique aussi la célébrité du lieu - qui a décuplé depuis la visite d'Obama