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Libération
Reportage

Pinochet entre au musée

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Chili. Inauguration à Santiago d’un lieu consacrant la mémoire de l’ex-dictateur.
publié le 19 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 19 janvier 2009 à 6h51)

Ni plaque ni enseigne. Dans cette rue chic et résidentielle de Vitacura, un des beaux quartiers de Santiago, la Fondation Augusto Pinochet et son nouveau musée dédié à l’ancien dictateur font dans la discrétion. Pour visiter les lieux, rien ne sert de sonner. Il faut avoir rempli un formulaire disponible sur Internet, en précisant bien ses coordonnées. Officiellement, pour faciliter l’organisation des visites.

Quincaillerie. La secrétaire du musée, Valentina, avoue que «c'est surtout pour éviter les problèmes». Ce que les neuf caméras, qui surveillent l'imposante bâtisse, viennent confirmer. «L'hommage à l'œuvre du général», inauguré le 15 décembre à l'occasion du deuxième anniversaire de sa mort, ne plaît pas à tout le monde. Le chef de l'armée de terre Augusto Pinochet, qui renversa le 11 septembre 1973 le président Salvador Allende en bombardant le palais présidentiel, a tenu le Chili sous son joug dix-sept ans durant, faisant plus de 3 000 morts et disparus et près de 28 500 torturés.

«Un tissu de mensonges», rétorque sur un ton paternaliste le directeur de la fondation, créée à l'occasion des 80 ans de l'ancien dictateur, en 1995. Général à la retraite et ancien proche de Pinochet, Luis Cortés Villa détient «la vérité historique» qu'il se propose d'«enseigner aux générations futures» grâce au musée. Dans une ambiance aseptisée de bois laqué et de marbre, chaque détail compte.

Dès l'entrée, un petit buste d'un Pi