Un million et demi, deux, peut-être trois millions de personnes sont attendues à Washington pour la prestation de serment de Barack Obama, qui s'annonce monumentale et exceptionnelle à bien des égards. «J'en ai le souffle coupé, s'est épanché le vieux sénateur Edward Kennedy. C'est le point final de deux siècles de la lutte pour les droits civiques… Barack va se retrouver face à la statue d'Abraham Lincoln, devant l'esplanade sacrée où Martin Luther King a délivré son fameux discours "I have a dream". Et juste derrière le Capitole se trouve la Cour suprême, qui a inspiré la révolution moderne des droits civiques en donnant le signal de la déségrégation, voilà cinquante-cinq ans. Incroyable.» L'investiture du premier président noir de l'histoire américaine se doit d'être spectaculaire, somptueuse, vertigineuse. Plus qu'une célébration, ce sera une fête à la fois solennelle et populaire.
Lyrique. Elle a véritablement commencé hier après-midi, avec un concert gratuit, sur les marches du Lincoln Memorial, de Bruce Springsteen, Beyoncé et de nombreuses stars d'Hollywood. Demain, une vingtaine d'écrans géants retransmettront la prestation de serment sur le Mall, la gigantesque esplanade qui relie la Maison Blanche, le Capitole et le Lincoln Memorial. Elle promet d'être lyrique puisque la poétesse noire Elizabeth Alexander lira aussitôt après un texte spécialement composé pour l'occasion. Un clin d'œil, aussi, à John Kennedy, dont la prestation de