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Libération
Reportage

A Gaza, les Palestiniens pétrifiés par l’ampleur des destructions

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Proche-Orient. Plongée dans un territoire fracassé, au lendemain du cessez-le-feu.
publié le 20 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 janvier 2009 à 6h51)

Les commissariats, tous pulvérisés. Nombre de mosquées ont eu leurs dômes fracassés, leurs minarets réduits à des moignons. Les administrations se sont effondrées sous les bombes. Les stations-services ont été brûlées et beaucoup d’usines détruites. Même les casernes de pompiers ont été foudroyées, de même que les centres de protections civiles. S’il existait un embryon d’Etat palestinien, il n’en reste plus rien aujourd’hui. L’armée israélienne a cherché à détruire tout ce qui pouvait lui en donner l’apparence. Le Parlement n’existe plus. La rue de la Ligue arabe, où nombre de ministères avaient été édifiés, n’est plus qu’un inventaire de ruines. Même le ministère de la Santé a été anéanti, comme celui de la Culture qui exhibe ses colonnes doriques abattues sur des pyramides de décombres, comme une croix grotesque tracée sur le désastre.

Tapis rouge. «Bienvenue à Gaza», dit pourtant à tous les visiteurs le fonctionnaire barbu du Hamas à la frontière. Pour chaque personne entrant dans l'enclave, il faut compter six heures de bureaucratie inepte du côté égyptien mais seulement quelques minutes du côté palestinien. Après, de Rafah à la ville de Gaza se devine l'itinéraire de l'armée israélienne à travers les destructions que l'on rencontre. «Quand vous voyez des maisons détruites, c'est que les soldats israéliens sont passés par là. Ils cassaient pour avancer, pour nettoyer le terrain», dit Omar Amis, 43 ans, le chauffeur de taxi. Ce père de o