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«Douch», un Khmer rouge face à ses juges

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Cambodge. Ouverture le 17 février du premier procès contre l’ancienne dictature.
publié le 20 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 janvier 2009 à 6h51)

C’est un petit homme sec qui entrera dans le box des accusés, le 17 février, au Cambodge. Kaing Guek Eav, alias «Douch», sera le premier ex-dirigeant Khmer rouge à répondre de ses crimes devant les Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC). Trente ans après la chute du régime communiste, responsable de la mort d’au moins 1,7 million de personnes entre 1975 et 1979, cette première audience aura un poids symbolique très fort.

«Douch» incarne le système d'extermination de la barbarie khmère rouge. Adjoint, puis secrétaire, du centre de torture S-21 établi dans une école de Phnom Penh, il sera jugé pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre. Agé de 66 ans, cet ancien bureaucrate tatillon devra répondre aux accusations d'«extermination, réduction en esclavage, torture, viol, persécution pour motifs politiques»… Des cinq inculpés, «Douch» est le seul à avoir reconnu sa culpabilité dans la détention et l'exécution d'au moins 12 380 adultes et enfants à S-21.

Le procès devrait se focaliser sur sa responsabilité et sa personnalité. Fou sanguinaire ou pion désarmant de la banalité du mal ? Depuis son arrestation en mai 1999, il n'a cessé de se camper en simple exécutant qui a «obéi aveuglément» à ses supérieurs. «Pris dans la machine à tuer», il assure n'avoir pas eu «d'alternative». L'an dernier, lors des reconstitutions judiciaires, un «Douch» pleurant et priant - il s'est converti au christianisme en 1995 - est revenu à S-21 et à C