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Libération
TRIBUNE

Et si le changement était contagieux

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par José Luis Rodriguez Zapatero, chef du gouvernement espagnol
publié le 20 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 20 janvier 2009 à 6h51)

Quand une société démocratique comme la société américaine, qui a su garder intacte sa vitalité prodigieuse, décide d’un changement, décide de changer de perspective politique, tout devient possible ! La victoire de Barack Obama est une nouvelle illustration de cette affirmation d’Hannah Arendt sur la capacité de la politique à générer de nouveaux commencements, de cette idée que la politique permet aux sociétés humaines de vivre de nouveaux commencements. J’imagine que c’était le souhait essentiel des personnes qui ont soutenu le sénateur de l’Illinois pendant sa longue campagne électorale : prendre un nouveau départ, nourrir des espérances nouvelles. Des espoirs de paix, de prospérité économique, de solidarité sociale, de liberté.

Beaucoup de gens dans le monde ont souhaité la victoire d’Obama. De toutes croyances religieuses, obédiences politiques, races et nationalités. Une diversité humaine et une pluralité politique qui avaient fait dire qu’on allait vers le choc inévitable et le conflit insoluble. Mais Obama illustre l’intégration de cette diversité jusque dans sa propre biographie, une intégration délicate, complexe, mais possible ; elle mérite en tout cas d’être tentée. Barack Obama dénonce avec insistance le pire ennemi de la politique : le cynisme. Le cynisme a des déguisements rutilants, il se pare de connaissances, d’expériences, de prudence, de pragmatisme. Mais tôt ou tard il dévoile son travers le plus caractéristique : l’indifférence devant la souffrance huma