Pour la Russie, c'est avant tout un «nègre» qui va faire son entrée aujourd'hui à la Maison Blanche. Immune à tout politiquement correct et bien imprégnée de préjugés racistes, la Russie emploie toujours ce mot pour désigner une personne à peau noire. Un mot qui, en russe, est considéré comme neutre. Mais peut-être l'élection de Barack Obama fera-t-elle aussi bouger le pays : à la télévision, les commentateurs qui restent focalisés sur la couleur du nouvel élu emploient généralement l'expression «président à peau noire» lorsqu'ils parlent de lui…
«Dangereux». Cette semaine dans le magazine Profil, l'ultranationaliste Alexandre Douguine livre une analyse sanguine de l'Amérique d'Obama, sous le titre : «Le lapin en chocolat : crépuscule de l'Amérique ?» «Beaucoup de gens dans le monde voudraient que […] ce président noir signifie la "fin de l'Amérique", sa désintégration, emportée par le chaos du multiculturalisme», écrit Douguine. Pour aussitôt décevoir ses lecteurs : Obama ne sera qu'un «simulacre de président», un «gadget pour les masses», tandis que les élites Wasp (White Anglo-Saxon Protestant) garderont les leviers du pouvoir. «La deuxième moitié d'Obama va aussi se manifester, souligne Douguine, car par sa mère il est Wasp lui-même, il ne faut pas l'oublier.»
Dans la même veine, l'écrivain Alexandre Prokhanov a prédit qu'Obama pourrait devenir un «nouveau Gorbatchev», détruis