A jour historique, foule hystérique. «L'Amérique est de retour!», s'exclame Keith Ewell, 35 ans, acteur à Hollywood, quelques minutes après le discours inaugural de Barack Obama. Son amie, Kathleen Cerniglia, étudiante en droit de 27 ans, sèche ses larmes. «On n'a plus à avoir honte des actions de notre pays, on est fiers». En plein air devant la scène du L.A. Live, un complexe dans le centre de Los Angeles, il y avait ceux qui pleuraient de joie, ceux qui hurlaient, ceux qui priaient, ceux qui retenaient leur souffle… Et des drapeaux américains partout.
Car elle n'est pas modeste, cette Amérique empêtrée dans la dépression qui vient de retrouver confiance en l'avenir. «C'est un jour nouveau pour l'Amérique et le monde entier, poursuit Keith. Obama a prononcé son discours le plus fort. Il a rappelé le rôle de notre capacité d'imagination. Sans vouloir vous offenser, c'est ce qui fait que nous sommes le plus grand pays au monde! On est capables d'inventer les choses les plus incroyables, non?»
«L’arrivée d’Obama est un signe divin»
L'Amérique est redevenue «la meilleure», donc. Puisqu'elle a un héros, un demi-dieu à sa tête. «Je pense que l'arrivée d'Obama est un signe divin, ça ne peut pas être le fruit du hasard…», glisse Keith, lui-même afro-américain. Pendant la prière inaugurale du pasteur controversé Rick Warren, bien connu ici puisque son Eglise de Saddleback est située dans le comté voisin, la foule de quelques milliers de personnes s'est tue