«Bush dit son adieu à la nation, et nous lui balançons bye bye en retour» (prononcer «babaï», en cadence accélérée, en appuyant sur les deux «b»). Rachel Maddow, 35 ans, la nouvelle présentatrice vedette de la chaîne d'info en continu, MSnbc, a généralement le sens de la formule, souvent lapidaire. En une phrase, elle résumait le sentiment d'une majorité d'Américains après le discours d'adieu, jeudi, du président sortant George W. Bush.
Rachel Maddow est rafraîchissante, souvent drôle sans jamais tomber dans le sarcasme, cultivée, débordant d’une curiosité frisant parfois à l’obsession. Elle ne craint pas non plus d’afficher son homosexualité.
Militante. Pour certains, elle serait au monde de l'information ce qu'Obama est à la politique. Dans une Amérique soudainement obsédée par tout ce qui est post quelque chose (post-racial, post-féministe, post-gay), Rachel Maddow se distingue par ses commentaires «post-partisans, même si elle est un pur produit d'un média libéral» (comprenez progressiste de gauche, ndlr), écrit Rebecca Traister, spécialiste des questions féminines dans The Nation. Elle refuse ainsi d'avoir deux invités, un de gauche, un de droite, modèle classique des émissions politiques, pour débattre d'un sujet. «C'est réducteur et ça donne une fausse idée d'équilibre», dit-elle au Washington Post.«Pourquoi avoir un débat sur l'idée que les forages de pétrole off-shore feraient baisser le prix de l'essen