L’histoire retiendra de l’élection présidentielle américaine la victoire du premier président noir, ou encore l’étincelante victoire démocrate après une ère Bush qui a sali l’image des Etats-Unis. L’histoire retiendra peut-être encore une expression sans précédent des minorités qui, quantitativement mais aussi culturellement, prennent le leadership d’une Amérique nouvelle.
Mais au-delà de ces enseignements politiques, comment ne pas voir dans les 15 millions d’hommes et de femmes mobilisés vers les urnes, ou dans les trois millions de «petits» donateurs, le signe d’une revitalisation démocratique qui ferait pâlir d’envie beaucoup de nos maires de banlieue, beaucoup de ceux qui interprètent le nombre de non-inscrits sur les listes électorales, d’absentéistes et de votes blancs comme les symptômes profonds d’un désaveu de la politique tout entière ?
Alors, si l'exemple vaut, il amène à tout repenser car l'élection américaine donne le la d'une vitalité démocratique que les règles actuelles de la démocratie française ne favorisent pas. D'abord, le temps. Tout va vite en Amérique, et pourtant la politique prend son temps. Entre les primaires et l'élection présidentielle elle-même, la politique tient le haut du pavé pendant des dizaines de semaines : trois débats télévisés sans compter ceux qui opposent les candidats à la vice-présidence, une place centrale à la télévision et dans les journaux, un éclairage permanent, en somme un réel espace donné à la politique.
Alors, oson