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Analyse

Le pari rwandais de Joseph Kabila

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RDC. Kigali envoie une force au Congo.
publié le 21 janvier 2009 à 11h03
(mis à jour le 21 janvier 2009 à 11h03)

Les troupes rwandaises sont de retour dans l’est de la république démocratique du Congo (RDC), cette fois avec la bénédiction de Kinshasa. Hier, près de 2 000 soldats ont, selon les observateurs, franchi la frontière. Leur objectif ? En finir avec les Hutus rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), des réfugiés hutus installés sur place depuis le génocide de 1994. Un prétexte invoqué maintes fois par Kigali pour maintenir son contrôle sur cette zone riche en minerais et en terres fertiles. Cet automne, le Rwanda a été accusé par l’ONU, preuves à l’appui, de soutenir les rebelles tutsis congolais de Laurent Nkunda au Nord-Kivu, en guerre contre Kinshasa. Les combats y ont provoqué un véritable désastre humanitaire.

Hier, les autorités des deux pays ont fait assaut d'amabilités. A les entendre, les soldats de Kagame seraient en mission d'«observation»«sous commandement» congolais. Un retournement spectaculaire, scellé par un accord signé le 5 décembre entre les deux pays. Et un pari risqué pour le président Kabila, considéré par une partie de la population congolaise comme une marionnette des Rwandais, voire d'être lui-même d'origine rwandaise. Par ailleurs, l'usage de la force contre les ex-«génocidaires» - en réalité, la majorité des troupes des FDLR sont nées après le génocide - est des plus aléatoires. Traqués, ces miliciens hutus pourraient être tentés de se venger sur les populations civiles.

Laurent Nkunda, le chef des re